Darker times. || Ft. Effie

DATE D'INSCRIPTION : 15/05/2019 MESSAGES : 314

Darker times.

Ft. Effilys

J'espère que tu t'attends pas à ce que je renifle la piste comme un des mastiffs du thane... - Je le ferais bien mais ça ne servirait pas à grand chose. - Réponds-je sans rater un battement. Chacun ses atouts, et quoi que je ne la considère pas comme un animal de chasse, difficile de nier ses capacités de traque. Les vampires sont d'incroyables prédateurs. Je ne doute pas de mes capacités de pistage, mais les siennes sont naturellement supérieures, pourquoi s'en passer? Malgré le trait d'humour et le sérieux de sa réflexion, autant que de la mienne, elle met en pratique ses sens exacerbés et je fronce les sourcils lorsqu'elle énonce sa découverte. - Peut-être qu'il s'agit d'un piège? Ou d'un appât? Pas nécessairement pour nous. S'il s'agissait d'un rituel, on verrait d'autres traces. Des runes, des traces de brûlures... Même un portail laisserait une empreinte.

Attentif, autant à Effie qu'à notre environnement, j'observe la poussière, le sang couler, la forme se manifester dans sa main, la direction à suivre nous être montrée. Alors que nous marchons, Effie en tête, j'observe le sol, cherche à confirmer la boussole magique par des observations physiques. Ci et là, des empreintes partielles ressortent, insuffisante pour tracer un chemin clair, mais bien assez présentes pour nous conforter dans notre marche. Le loup malade, maigre, qui s'enfuit sur notre passage, se retrouve libéré de son malheur par une pierre et les canines de la fausse enfant. Patient, je la laisse à son repas et préfère observer le sol, la végétation. Déduire la suite de notre route sans elle, jusqu'à ce que sa poussière magique ne confirme mon intuition. - Il a une aile à droite. Il est en train de... Régénérer, évoluer, je ne sais pas... - S'il utilise ses victimes comme un carburant pour ça, pas étonnant qu'il n'en ait jamais assez.

Et puis un bourdonnement se manifeste à mon oreille. À chaque pas dans la boue, il gagne en intensité. Une froide sensation envahit mon torse et, lorsque j'aperçois la bouche en ruine de cette vieille pénombre, le tintement se fait plus fort encore. Azura parle d'une voix sourde, et je sais que je devrais l'écouter. Elle me met en garde, mais devrais-je fuir? Laisser cette abomination grandir plus encore au point de devenir inarrêtable? S'agit-il de sa volonté? Je n'oserais questionner sa peur ou sa certitude. Tout ce que je sais, c'est ce que mon cœur m'impose. Ma culpabilité ou mon honneur, peu importe comment on veut l'appeler. - Je n'ai aucune idée de ce qui nous attend à l'intérieur, mais si on s'en tient aux traces qu'on a observé, ça ne va clairement pas être de la tarte. Je vais... - Un son strident hurle à mon oreille, je grimace, alarmes d'Azura qui sait ce que je m'apprête à faire. - Je vais passer devant, sécuriser le chemin. Laisse-moi une minute d'avance puis entre. - Et aussitôt l'instruction donnée, je disparais, littéralement, dans des volutes de fumée noire.

Une magie inhérente à mes compétences m'assimile aux ombres et j'entre dans la caverne. Pas un son n'accompagne mes pas. Pas un courant d'air ne roule sur mon passage. Les murs sont constitués de grosses pierres taillés, de mousse et de plantes grimpantes sans feuilles; le sol de dalles vieilles et humides. Sans cette potion de nyctalopie, je serais aveugle, mais le corridor au plafond bas s'offre à ma vision. Attentif, mettant mon savoir à profit, je me mets en quête de pièges et mécanismes et ne décèle qu'un fil autrefois tendu, désormais arraché par le milieu. De petits orifices sur le côté suggère un réservoir à gaz empoisonné, indiqué par l'odeur amère. Je découvre également deux dalles à pression. L'une d'elle aurait dû activer un mur de piques, mais la grille est éventrée, rendue inoffensive. L'autre est encore active, reliée à un mécanisme de fléchettes dans le mur. Prudent, je passe au-dessus, m'avance jusqu'à un croisement où le corridor se divise en deux autres galeries, puis revient sur mes pas jusqu'à cette dalle active avant de me faire visible à nouveau. Patient, j'attends qu'Effie me rejoigne et pointe la dalle du doigt. - Attention où tu mets les pieds, cette dalle est piégée. Il y a une division du couloir plus loin, j'ai arrêté mon exploration là-bas.

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

DATE D'INSCRIPTION : 08/02/2021 MESSAGES : 64

Darker times

Ft. Khelan

Un piège ou un appât. Vu qu'on est en train de suivre la piste, j'espère que ce n'est pas nous la cible. La ruine est sombre à souhait, mangée par le lierre et la mousse touffue, décrépie, même. J'ai un sourire narquois en songeant aux nombreuses histoires que je raconte aux plus jeunes, cachés sous leurs couvertures. Pour eux j'aurais rajouté un sifflement dans le vent, un gémissement étrange... Hélas, la réalité est tellement moins grandiloquente. Un mal plus terrible que les monstres de mes histoires à faire peur se cache probablement ici, peut être même à l'affût de notre arrivée. Et pourtant, pour sombre que soit la bâtisse, les sons ne sont que ceux du marais, sans même un feu follet pour annoncer l'ambiance.

Juste des traces menant vers l'entrée. Ça ne va pas être de la tarte. Je pense que c'est un euphémisme. L'interruption et la crispation me surprennent, mais j'hoche la tête à la proposition. Joli. Ce n'est pas une flatterie. La disparition de l'épeiste dans les ombres est maîtrisée, et si je n'entendais pas son cœur battre, je croirais qu'il s'est téléporté. Et même ce son est faible, quoi que régulier, celui d'un homme accoutumé au danger et gardant son sang froid.

Je ne reste pas inactive pendant que Khelan part en éclaireur. Je fais le tour de la ruine par l'extérieur, à la recherche de traces. Je trouve les restes d'un éboulement ancien, un pilier dépassant d'une motte de gravas, et au sommet, une carcasse de cerf pourrissante. Elle doit être la depuis plusieurs semaines, c'est même étrange que des charognards ne soient pas venus faire leur office. A la réflexion il n'y a d'ailleurs aucune trace animale par ici... Les animaux doivent être plus malins que nous. D'ailleurs alors que j'entre a mon tour dans la ruine, je dois revoir mon impression. La façade est decrepie, colonisée par les plantes, mais vierge de traces animales. Nulles crottes de rongeur, os ou poils... Ce qui me fait penser qu'il y a quelque chose avec ces ruines.

Je n'ai pas le goût de la découverte de ma sœur. Elle adorait explorer les anciens tombeaux et je ne sais pas combien de fois elle a failli se faire tuer (et moi avec) avant de finalement y réussir. Elle m'avait raconté nombre d'histoires sur des puissances de l'ancien temps, assoupies mais non mortes, et je ne serai pas étonnée que celui ci en face partie. Peut être même est-ce pour ça que le daedra prisonnier du livre est venu jusque là. C'est sur ces pensées que je rejoins le mercenaire. Une dalle piégée. Capable de tuer de sang froid, habitué à l'exploration des ruines et expert en pièges... Pas mal, pour son âge. J'hoche la tete, esquive la dalle et examine l'intersection.

A gauche. Le chemin de droite s'est effondré. Je crois qu'il est venu ici pour chercher quelque chose.

Peut être cette chose qui fait que les animaux évitent l'endroit, que le cerf n'aie pas été dévoré par les charognards, et que j'en sente, ténue, l'odeur venant de la droite. Ce qui me fait dire que le chemin de droite est celui dont j'ai repéré l'écoulement. Le couloir comporte d'autres pièges, mais khelan n'a pas besoin de me les indiquer. Un bélier gît au sol, le tronc de bois a demi brisé, l'arrière train encore retenu par sa corde. Le bois exhale encore une légère odeur, signe que sa destruction est récente, même dans une atmosphère renfermée. J'ai l'impression que le daedra, lorsqu'il est venu, n'a pas aimé les pièges croisés. Je marche en silence, préférant poser les pieds sur le mortier entre les pierres. Le couloir déboule sur une salle qui fut autrefois majestueuse, si j'en juge par les restes d'un tapis elimé, une cheminée assez grande pour y entrer un homme, et la gargouille effondrée. Plus important et inquiétant, les trois draugrs sur le pieds de guerre qui parcourent la salle. Ils cherchent quelque chose. En temps normal, ils ne seraient pas pour moi un problème. Ma température corporelle est semblable à la leur, et pour peu que je ne les réveille pas, je pourrais traverser une ruine infestée de ces morts vivants. Pour le rougegarde, ce serait plus difficile. Sa température corporelle le désigne comme une proie pour les draugrs. Comme un intrus. Ceux là sont irrités. Leur sommeil a été dérangé et ils n'ont pas trouvé et puni l'intrus. Et ils nous considérerons comme un substitut acceptable. Je montre à khelan le plus éloigné de nous, de ma fronde, et la fait tourner dans ma main, m'éloignant de lui en longeant le mur. S'ils me repèrent il pourra les prendre à revers. Et s'ils ne me repèrent pas, j'ai un autre projectile en main pour recharger rapidement et frapper à nouveau.

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Darker times.

Ft. Effilys

A gauche. Le chemin de droite s'est effondré. Je crois qu'il est venu ici pour chercher quelque chose. - Se régénérer, et chercher quelque chose? De mieux en mieux. - Sans aller vérifier, je suis Effie dans le couloir de gauche et nous y découvrons d'autres pièges. Ceux qui ne sont pas trop vieux pour avoir été activés gisent au sol, misérables et brisés. Il n'y a pas une goutte de sang sur ce bélier, mais il est brisé en deux. Je n'ai jamais eu à combattre un Daedra. Leur peau est-elle si dure? À mesure que nous avançons, à mesure des pièges laissées comme de vieux cadavres, l'anticipation monte mais mon cœur demeure insensiblement stable. Et lorsque nous arrivons dans cette grande salle à la charpente de bois comme creusées à même la roche, je suis plus calme que jamais.

Trois silhouettes attirent immédiatement mon attention, leurs os cliquettes, leurs armures s'entrechoquent. L'un d'eux émet comme un souffle bref. Des Draugrs. Pas étonnant qu'ils soient encore debout. Si le Daedra se nourrit d'être vivants, des morts-vivants ne le régénèreront pas. Effie me fait signe de sa fronde avant de longer le mur. J'acquiesce, lève le nez et escalade avec une aisance instinctive la paroi jusqu'à la grosse poutre de bois. Même Azura n'en rajoute pas, preuve que rien dans cette pièce n'est un véritable danger. Accroupis, le pas léger sur une poutre qui pourrait craquer sous mon poids mais qui n'en fait rien, je traverse la salle par les hauteurs, jusqu'à me retrouver au-dessus du trio. L'un d'eux est un peu plus éloigné des deux autres. Un rapide calcul géométrique se formule dans ma tête. Je dégaine l'une de mes épées, et saisis l'un de mes couteaux de l'autre main. Captant le regard d'Effie, je lui désigne le second du duo puis lève trois doigts et, les baissant un par un, compte à rebours. Lorsque mon poing se ferme complètement sur le côté, c'est le signal de passer à l'action.

Un bond en avant. La gravité m'emporte. Mon épée s'enfonce à travers le crane du squelette et descend tout du long de son corps sans chair. Les os tombent dans un son de bouts de bois, la poussière grisâtre se gonfle en un petit nuage. Et à peine ai-je amorti ma chute que mon bras se détend sur le côté. La lame file, lancée avec précision, et s'enquille dans l'un des yeux lumineux du Draurg qui s'était éloigné. Il s'effondre, tout comme le dernière des morts-vivants devant moi, renvoyé à un état inerte par Effie. L'inconvénient de ces galeries, c'est que la pierre n'absorbe pas le son, elle le répercute. - On va espérer avoir été suffisamment discrets. - Soufflé-je en me redressant. L'épée retourne à ma ceinture. De quelques pas, je vais également récupérer mon couteau. La salle est bordée de passerelles, donnant sur trois autres couloirs que l'on peut apercevoir d'en bas. - C'est vieilles ruines sont toujours de véritables dédales... Est-ce qu'on se sépare? Ne serait-ce que pour éliminer les cul-de-sac? Si une galerie parait plus longue que prévu, on laisse et on se retrouve ici?

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

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Arathéa a écrit:: Darker times
Ft. Khelan
Se régénérer et chercher quelque chose. Je dirais plutôt le second pour le premier. Mais c'est pas important, si ? L'important c'est de choper notre proie... En espérant ne pas le devenir nous même. Les draugrs ne posent aucun soucis. Et la communication se fait sans peine en silence. J'hoche la tête à sa demande, et lance mon projectile a son signal. Amusant qu'il utilise le même signal que Babette quand on... Enfin quand moi j'étais petite. Peut être les rougegardes continuent d'utiliser ce signal, la ou les impériaux et une bonne partie des sombrages (ayant fait la guerre contre le domaine) utilisent le plat de la main. Bon en soit on s'en fout. On se comprend, c'est le principal. Le dernier draugr, je ne sais pas ce qui l'a tué, du couteau ou de la seconde pierre que j'ai lancé. Probablement le couteau il m'a fallu une seconde pour recharger. J'ai un rire rentré, rechargeant a nouveau ma fronde.

Se séparer. Les ruines nordiques sont labyrinthiques. Neiliou les adorait pour ça.Pour les pièges et les énigmes aussi. Je pointe le couloir à droite, parce que c'est toujours par la droite qu'on explorait ces ruines.

Je commence par là. Le premier qui a fini d'explorer 'sa' partie vérifie le début du troisième couloir et laisse une marque au sol pour prévenir l'autre ?

Histoire de savoir où se retrouver au besoin. Et d'aller plus vite. Sitôt qu'on a chacun choisi un couloir je m'élance dans le mien. Vu le nombre de pièges qu'on a pu croiser, je progresse doucement, faisant attention à marcher plutôt sur les jointures que sur les pierres. Le couloir que j'ai choisi dessert deux salles, une directement à droite, l'autre plus loin sur la gauche, après un vieux brasero renversé (et bien sûr éteint depuis des lustres). Il fait ensuite un tournant, avant de poursuivre, et j'entends des bruits de pas traînant plus loin, mais je préfère vérifier les deux salles d'abord. La première est vide. Un meuble bas renversé, un bol dont le contenu a depuis longtemps moisi et s'est desséché. La suivante est plus intéressante, avec un cadavre récent. Enfin. Ne datant pas de l'ère merethique. Pour le coup il doit quand même être la depuis... Au moins plusieurs décennies, vu que la chair a entièrement disparu, et que les os commencent à se déliter sous le poids du fer rouillé. Un homme en armure cabossée. Bandit, garde du corps, explorateur inconscient ? Qui sait. Je poursuis ma route, et trouve après le tournant un draugr qui me tourne le dos. Je me faufile et l'ignore, sans bruit.

La salle dans laquelle je m'aventure est barrée d'une grille, et plus loin, j'entends un son régulier de balancier. En cherchant un interrupteur je trouve un autre accès, barré lui aussi, et un cadavre. Un mage, je suppose vu qu'il n'a pas d'armure. Ou un homme en armure de cuir, mais dont le cadavre serait plus ancien que le précédent. Ah. Non, un mage, et du synode, à en juger par le pendentif en or. Ce qui est assez incongru vu que le synode et l'académie de Fortdhiver ont toujours eu une entente méfiante... Et surtout vu l'emblème du collier, je dirais qu'il est la depuis au moins la crise d'oblivion. Dans son sac, "miraculeusement" préservé, de la nourriture, pourrie malgré le sort que je devine cousu sur le rabat, et un journal encore intact. J'essaie de le lire en diagonale mais je ne déchiffre qu'imprécations à l'encontre des ruines, des gardes du corps, d'un certain "Oslan" que je suppose être son supérieur... Je me demande même si c'est réellement le tombeau qui l'a tué, ou ses collègues, s'il leur infligeait ne serait-ce que le quart des jérémiades que je vois. Et je ne fais que survoler. Bref, dans tous les cas, c'est rapé pour les infos.

Et accessoirement, tout ça ne m'apporte guerre d'information sur comment passer l'une ou l'autre de ces grilles. En refaisant le tour de la salle, je remarque, si près du plafond que, eu-je été humaine avec une torche, je n'aurais rien vu, trois emblèmes en forme d'animaux. Je connais ces emblèmes, je sais qu'il doit y avoir, quelque part, des piliers et un code à entrer. Ma soeur suspectait qu'ils agissaient comme les portes à griffe de dragon. Elles n'ont jamais servi à empêcher les humains d'entrer. Elle servent à empêcher les draugrs de sortir! Ce qui ne me dit pas où sont les piliers. Dans l'un des autres couloirs, j'imagine... Avant que je ne rebrousse chemin, j'entends, tout bas, un battement de cœur. Et je vois Khelan derrière l'une des grilles, comprenant que les deux couloirs se rejoignent.

Tu n'aurais pas croisé des piliers tournant par hasard? Je crois que c'est eux qui ouvriront ses grilles.

Je chuchote, et mes mains tiennent un autre discours. Animal danger là bas. Je ne sais pas s'il connait les signes de chasse, c'est un épéiste plus qu'un pisteur (encore que, j'ai vu ses compétences de traque), mais les deux derniers signes sont assez équivoques. Et de toutes façons, je ne connais pas de signe pour "machin mort vivant décrépi et sans esprit".

Un loup, un serpent et une baleine.

Et s'il a effectivement accès aux piliers, je me prépare à me débarrasser du draugr qui ne manquera pas d'être attiré par le son d'une herse se levant.

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Darker times.

Ft. Effilys

J'acquiesce à la suggestion d'Effie et entreprend le couloir opposé au sien. Un troisième s'ouvre à l'étage, aperçu du haut de ma poutre et fermé d'une porte noire qui attendra son tour. Aussitôt l'embouchure du couloir passée, les ombres m'enveloppent et je deviens presque invisible, de quoi me faciliter la vie. Tant que je la conserve. Agile, le pas léger et silencieux, j'éviter un fil tiré, deux dalles à pression et un sortilège runé dans le sol. Possiblement une boule de feu, mais je n'en suis pas certain. Ama aurait pu décrypter la rune, je ne m'y attarde pas vraiment. Le couloir dessert trois pièces. Les deux premières sont d'anciens dortoirs. Quelques lits moisis au bois bouffé par l'humidité, quelques coffres vides à part pour une vieille épée rouillée, quelques flèches en acier et des étoffes de tissu. J'en déduis qu'il s'agissait de logement pour les gardes, empilés les une sur les autres, quatre par quatre, avec un sot pour seule accommodation. On fait pas beaucoup mieux maintenant, il faut dire, mais l'odeur a heureusement déserté les lieux depuis longtemps.

La troisième salle, plus haute de plafond, a subi un petit éboulement. Elle est éclairé par un large lustre à torches embrasées, probablement d'un feu magique. En face, une grille et trois piliers. À gauche, au bout d'un petit corridor, une autre grille et une petite silhouette. Effie. L'invisibilité s'estompe. - Tu n'aurais pas croisé des piliers tournant par hasard? Je crois que c'est eux qui ouvriront ses grilles. - Ses chuchotements suggèrent une menace, aussi je ne dis pas un mot et fait signe du pouce, derrière moi. - Un loup, un serpent et une baleine. - À nouveau, j'acquiesce, puis rebrousse chemin jusqu'aux piliers. Tête de loup. Serpent ondulé. Baleine en suspension. Les animaux s'alignent alors que les piliers de pierre frotte contre le sol, et aussitôt la séquence entrée, une série de frottements métalliques se font entendre à travers la roche. La grille d'en face s'ouvre, une autre s'ouvre du côté de Effie, ou en tout cas c'est ce que le bruit suggère, et je reprends mon avancée. La perspective de nouveaux Draugrs me force à dégainer une épée en avance.

Au-delà de la grille désormais ouverte, une pièce carrée sans éclairage se profile. Seuls les yeux lumineux d'un draugr à la silhouette bien plus grande dans la pénombre se révèlent. Ça, la lueur d'un braséro lointain, à l'angle d'un couloir en face, probablement là où Effie était, et une autre issue trahie par une autre lueur diffuse. La créature en alerte, je demeure indétecté pour l'instant et profite de cet avantage pour avancer un peu quand les yeux s'estompe dans l'ombre. Il me tourne le dos. Parfait. Ni une ni deux, je bondis et abats ma lame sur le vide, roule en avant. - Shit - Il a bougé. Et puisque je suis à découvert, le besoin de discrétion n'est plus nécessaire. Au creux de ma paume né une épaisse flamme rougeoyantes qui éclaire la pièce comme une grosse torche. Le Draugr pousse un souffle menaçant. Dans un reflexe, j'emploie la magie de Destruction et projette les flammes sur ma cible. La lumière se fait plus vive dans la pièce, les grognements du Draugr sont étouffés par le feu. La magie n'est pas mon domaine, aussi je ne m'attends pas à l'achever d'un coup, mais ça l'occupera au moins le temps que Effie puisse s'en occuper elle-même.

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

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Darker times

Ft. Khelan

J'entends le grincement de la pierre contre la pierre, et grimace en surveillant le draugr que j'ai ignoré. La grille s'ouvre, et je m'y engage avec prudence. Je ne suis pas des plus douée pour repérer les pièges, après tout. Devant moi, l'origine du bruit régulier, semblable à un balancier. Une hache, puis deux autres, qui oscillent en continu. Un sort d'altération, suspectait mon frère, qui fait que le piège marche toujours après plusieurs siècles. Je prends le temps de l'étudier, pour en prendre le rythme... Avant d'entendre le tintement du métal contre la pierre. Et le cri d'un draugr. Merde, Khelan! Élan. gauche, stop, pas à droite, bond en avant, et je poursuis ma course.

Je trouve Khelan, un draugr bien plus puissant que ceux qu'on a déjà croisés, et des flammes entre les deux. Si elles frappent le draugr, et racornissent sa chair, elles ne lui infligent aucune douleur, et le rendent plus furieux qu'autre chose. A pleine vitesse, je lance une pierre en pleine poitrine (j'aurais préféré la tête, mais bon), avant de me jeter dans les jambes du draugr, sentant la chaleur des flammes juste au dessus de moi, faisant choir le mort vivant. Je plante un poignard d'une couleur spectrale dans l'un de ses yeux, avant que la lueur de l'autre ne s'efface. Derrière moi j'entends le draugr que j'avais ignoré se précipiter vers nous... Et son grognement s'arrêter net, ce qui me laisse penser qu'il a moins bien géré son timing avec les haches que moi.

Ca va?

En parlant je renifle rapidement l'air pour vérifier que mon équipier n'est pas blessé. Et je grimace parce que le draugr brûlé, ça pue. L'inquiétude dans ma voix n'est pas feinte, consciente que je suis de la fragilité d'un humain comparé à moi. Mais elle s'apaise vite, cependant, le mercenaire n'a pas l'air grièvement blessé. Une porte est ouverte, menant à ses escaliers, et je me dirige vers elle, rassurée.

Epéiste, pisteur, un brin de magie... T'es plutôt polyval...

Je me rejette en arrière, brusquement, sans prendre garde à si Khelan y était. J'ai senti la pierre bouger sous mon pied, et j'ai pas attendu de voir ce que ça donnait. Dans l'escalier, des piques acérées sortent des murs et transpercent le vide, remontant vers le haut. Bon, au moins le piège est détecté... Avec plus de prudence, je m'engage dans l'escalier qui nous ramène vers la grande salle. Et en face, une porte ouverte, qui nous invite à entrer.

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Darker times.

Ft. Effilys

Ça va? - Tout s'est passé si vite que j'ai tout juste eu le temps de stabiliser les flammes pour éviter de brûler Effie. Apparue dans mon dos, plongée dans les jambes squelettiques, un couteau sombre dans l'œil. À ce stade, le souffle court, les flammes sont réduites à ces quelques gerbes dans ma paume, pour la lumière. - La potion de vision nocturne m'a lâché au mauvais moment. - Soufflé-je en me redressant avant de poser les yeux sur ses bottes. D'un signe de tête, je désigne l'ouverture dans la mur, la troisième, qui se dérobe en un escalier humide. Effie passe devant et, concentré sur mes flammes, j'oublie les priorités. - Epéiste, pisteur, un brin de magie... T'es plutôt polyval... - Lorsqu'elle marche sur cette dalle à pression, j'entends les mécanismes se mettre en place, entrevoit le reflet du métal acéré, rouillé par le temps. Effie bondit en arrière, rencontre l'une de mes jambes mais j'ai le réflexe d'attraper son épaule de ma main libre pour ne pas qu'elle reparte dans l'autre sens. - Et un excellent détecteur de pièges. Je vais passer devant, si tu veux bien. - Fais-je en la contournant aussitôt les piques retournées à leur fourreau de roche.

La suite du chemin se fait sans encombres. L'escalier rejoint un couloir sombre que mes flammes anime. Je n'ai acheté qu'une potion, aussi dois-je me résoudre à sacrifier ma discrétion. Deux autres pièges sont passés avec aisance, me rendant malgré tout curieux de pourquoi ils sont si nombreux, et nous atteignons une lueur déjà en place. Des braséros et un lustre à chandelles éternelles : la salle dans laquelle nous étions auparavant. Les flammes meurent dans ma main et lorsque je lève le nez, j'aperçois la porte noire entrouverte, comme si la poignée avait lâché. - Je suppose qu'on a débloqué la suite du chemin. - De quelques pas, je gravis les marches de bois pour rejoindre l'étage. La porte a l'air faite d'écailles sombres. Je me demande ce qui se serait passé si j'avais essayé de l'ouvrir sans passer par les piliers. Malgré tout, avec calme et habitude, je m'assure qu'elle n'est pas piégée avant de la pousser dans un grincement sourd. - Ça a l'air ok. - Au-delà, un couloir se prolonge, bordé d'une torche sans fumée tous les quelques mètres. Des pierres taillées, des motifs nordiques et... - Sang. - Fais-je en désignant des traces au sol, comme si quelque chose avait été trainé. Plusieurs choses.

Comment le Daedra a-t-il pu passer ces portes sans utiliser les piliers et déranger les Draugrs?

À ma surprise, le couloir se change en un escalier et nous montons. Je nous imaginais déjà nous enfoncer dans les tréfonds de la terre, mais suivre le sang nous mène à un niveau supérieur et un large couloir au bout duquel une double porte bloque le passage. Le long de ce couloir s'alignent plusieurs autres portes. Je les inspecte, une par une. Il s'agit de chambres, grandes et spacieuses, pourvues de meubles encore en bon état, quoi que je n'essaierais pas de monter dessus. Les lits sont moisis mais étaient autrefois d'une excellente qualité. Les coffres que j'inspecte, laissant une partie des recherches à Effie, contiennent quelques bibelots et autres éléments du quotidien. Je découvre néanmoins une potion d'un rouge luisant, vieil élixir de vie, un peu de pain dur comme la roche que laisse à sa place, et un outil de crochetage que j'empoche par reflexe. À mesure que j'avance, les sensations d'Azura se font de plus en plus forte. La dernière porte s'ouvre sur un placard, quelques sauts et... trois cadavres. Deux hommes, une femme. Des bandits, à voir leurs vêtements en lambeaux. Morts depuis un jour ou deux, à observer leurs chairs en charpies. Des traces de morsures arpentent leurs membres, mais surtout leur torse découverts sont parcourus de gravures au sang coagulé. Des symboles qui me sont inconnus, mais qui ne m'inspirent rien de bon.

De l'autre côté de la double porte, un grognement fait trembler le bois. Azura m'envoie quelques vibrations. Je croise le regard d'Effie. - On y est. - Fais-je des lèvres, sans vraiment utiliser ma voix.

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

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Darker times

Ft. Khelan

Je grimace de compassion à l'énoncé du problème, avant de rire de la pique à mon encontre. Non, je ne m'en vexe pas. J'ai toujours été bien meilleure pisteuse et chasseresse qu'exploratrice de tombeaux ou ruines antiques. Fais donc, fais donc. Par contre la flamme dans les mains, c'est pas très discret, sans compter que Khelan risque d'y perdre en acuité visuelle. C'est le soucis d'avoir une source de lumière "forte" (en tout cas plus que le reste du couloir) dans son champs de vision, l'oeil s'y habitue et distingue moins les mouvements dans l'ombre. Ceci étant, ça ne le gêne pas pour m'indiquer une dalle de pression. Quand à la gemme spirituelle qui lance des flammes à vue, elle n'a pas le temps de s'activer qu'elle est frappée d'un projectile et tombe de son support.

La salle dans laquelle on arrive est celle où on s'est séparé un peu plus tôt. A ceci près que la porte auparavant fermée est ouverte et que la double porte par laquelle on est passée plus tôt est désormais close. Verrouillée? Je ne sais pas. D'un autre côté, je ne prévois pas de quitter cette ruine tant que notre proie est en vie et menace ma famille, donc... Je perçois l'odeur avant d'atteindre la porte. Dans un lieu clos comme celui ci, même vieux, le sang est perceptible à mon nez. Quand le rougegarde s'en rend compte, je ne fais qu'hocher la tête, concentrée sur les odeurs. Je passe mes doigts sur les traces, les hume doucement.

Des humains, un khajit, un orc... Si on avait un doute quand à être au bon endroit, il est dissipé.

Je ne peux pas discerner convenablement les odeurs de sang humain, à l'exception de celle d'Helgi. C'était une enfant, à l'odeur caractéristique. Lurbuk était un orc, et le chasseur un Khajit du coin, la "coïncidente" de retrouver ces odeurs caractéristiques par hasard me semble faible. Les pièces qu'on rencontre ensuite m'évoquent celles de personnes de haut rang. Je trouve notamment une armoire avec un pichet et un bol de toilette en argent entièrement vert-de-grisé par le temps. Je triuve aussi, plus intéressant à mon goût, une fiole de venin de givrepeire, dans un coffre. Il y avait d'autres potions, mais elles semblent avoir tournées. Je trouve aussi, enfin, un scalpel sous un lit, dont je soupçonne qu'il a servi sur les trois maccabés que découvre Khelan. Il y a trop peu de sang à l'intérieur du placard pour les blessures qu'ils portent. D'autant qu'elles leur ont visiblement été infligées alors qu'ils étaient en vie. J'observe les gravures, mais je ne les reconnais pas. Pas que cela m'étonne, mais c'est agaçant.

Bien vite, il ne reste plus que la porte au fond. Elle sent le sang frais, ce qui pourrait être appétissant si elle ne sentait pas aussi, comme les cadavres, la bile, l'urine, et une odeur de décomposition. Je lance un regard vers Khelan, vérifie ma fronde, et lui fait signe de se pencher vers moi.

C'est un sort dérivé de la nyctalopie. Ca devrait t'aider un peu.

Le sort que je trace sur son front, à dire vrai, est un sort de détection thermique. Personnellement je "vois" déjà ainsi avec mon nez, mais il devrait percevoir en rouge et bleu les éléments plus où moins chaud. A défaut de pouvoir lui procurer une autre potion de nyctalopie... Et, en couverture derrière lui, j'invoque une bulle de silence sur nous deux et la porte, pour entrer discrètement.

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Darker times.

Ft. Effilys

C'est un sort dérivé de la nyctalopie. Ca devrait t'aider un peu. - Un air de gratitude passe sur mon visage alors que ma vision change. Les couleurs naturelles se fondent en un spectre bleu et rouge. La pénombre demeure, étrangement différente. Comme si elle se positionnait différemment dans l'espace. Ma main posée sur l'anneau de l'un des battants, je ressens la bulle de silence avant de pousser le panneau de bois. Le loquet demeure inaudible. Pas le moindre grincement ne hante notre entrée. Aussitôt, les ombres m'emportent. De l'autre côté, une salle immense au plafond en dôme de pierre se déploie.

Ce qui devait être une vaste salle commune circulaire s'est transformé en un véritable bazar. Des tables et des chaises projetées contre les parois reposent en cadavres bruns. Le sol dallé est nappé de rouge sombre, la texture collante à l'œil. Des bougies allumées sont éparpillées en plusieurs cercles au cœur de la salle, au centre de laquelle demeure une unique grande table dont le bois s'est imprégné du sang coulé, et une masse déposée dessus. À l'opposé de notre position, une large ouverture dans la paroi donne sur un balcon de roche et la nuit brumeuse des marais en contre-bas. Dans le vide, quelque chose grogne et respire fort. Azura hurle dans ma tête. Ombre invisible, je fais confiance à Effie pour savoir quoi faire de son côté pendant que je m'avance en longeant la paroi de droite. La salle est parcourue d'un muret de chaque côté, comme pour créer une promenade autour de l'espace principal, et je me sers de cet abri pour avancer. Même en étant sorti de la bulle de silence, je ne dégage pas un seul son.

La masse que je distinguais sur la table s'avère être un corps, sans surprise. Les vêtements en lambeaux, les membres couverts de morsures. Le torse offert à l'air libre est hanté de rouge. Shit. Sa main vient de bouger. Ni une ni deux, je traverse ce qu'il reste de distance jusqu'à une ouverture dans le muret, cherchant le meilleur moyen d'approcher, mais suis pris de court. Une forme immense s'échappe des ombres, le souffle fort, parasité de grognements involontaires. La peau verte grisée, épaisse. La silhouette si grande que deux hommes montés l'un sur l'autre atteindraient tout juste sa gueule. Une gueule de crocodile, du moins ce dont je m'en souviens de quelques vieilles lectures. Les griffes longues comme des dagues, les pattes si grosses qu'elles écraseraient un torse adulte. Des yeux noirs, billes de néant. La créature n'a rien de naturel et quelque chose dans sa présence me dit être sur la bonne voie.

Le pas lourd, le geste étrangement fin, j'observe alors que le monstre trace quelque chose de plus dans la peau de sa victime à l'aide de l'une de ses griffes. Un souffle comme le tonnerre achève le geste et, soudain, ce sont des flammes violacées d'une vivacité sans pareille qui s'échappent du torse lacéré. Un hurlement de douleur brise le calme tendu de la salle. Je peux sentir mon visage se décomposer. Un couteau trouve place dans ma main, mais je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit. Les flammes violettes montent et montent encore jusqu'à se défaire du corps et flotter au-dessus du désormais cadavre avant de tout bonnement disparaitre dans l'air ambiant. Dissipées ? Non. Absorbées. Mais absorbées par quoi ? C'est seulement là que j'entends un sanglot. Un hoquet de terreur. Des tremblements dans une, non, deux voix. D'autres victimes attendent leur tour. Je ne sais pas ce que cette immondice daedra fait, mais je doute que le laisser terminer soit une bonne chose. Mais comment arrêter une chose pareille ? La Confrérie ne m'a certainement pas entrainé à tuer une telle entité.

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

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Ft. Khelan

A l'ouverture de la porte, l'odeur de sang s'intensifie, me tirant une grimace. Je ne crois pas avoir senti de telles quantités depuis... Depuis la guerre contre le domaine admheri, au moins. Et respirer par la bouche c'est encore pire. Bon sang, tout ce bon sang gaspillé, c'est... contre nature. Allez. Concentre toi. Dommage que je ne connaisse pas de sort qui altèrerai l'odorat, prochain neveux/nièce qui veut étudier la magie je lui fais travailler dessus. M'enfin, pour ça faudrait être encore en vie d'ici là. J'entends plusieurs cœurs battre, l'un erratique, deux autres, plus loin, aux battements réguliers, mais rapides de la peur. Celui de Khelan, qui semble perdre son sang froid. Concentration. Et puis il y a cette respiration lourde, associée à un cœur bien trop lent et puissant pour celui d'un humain.

L'épéiste est parti d'un côté, je pars de l'autre. Vers la respiration. Je me mords la lèvre pour ne pas m'inquiéter du corps supplicié sur la table, ni sur les odeurs chaudes des prisonniers. Je vois la créature avant le rougegarde. C'est là que je suis contente d'avoir étudié la magie avec mon frère, d'avoir, quand je n'ai plus pu cacher ma nature vampirique et rester à l'académie (et ce alors que j'étais moins dangereuse que les expériences d'Athma), aidé ma nièce Tigrid à réviser pour ses examens... Un daedroth. Je me souviens de quoi sur ces trucs? Que leurs dents entrent dans la composition de potions de nyctalopie, ce qui serait bien utile pour Khelan. M'enfin, pas sure qu'il nous en donne une là comme ça. Que c'est des daedras inférieurs, donc probablement pas celui qui s'est échappé du livre. Plutôt au service de son maitre. Que leur queue est fortement vascularisée et innervée, et que, sans être aussi mortel que frapper le coeur ou la tête (tous deux bien protégés par les côtes et des écailles solides), la trancher est probablement assez douloureux pour être paralysant.

Je cherche Khelan pour le lui signaler par signes, quand le daedroth s'approche de sa proie. Je ne vois pas ce qu'il fait, mais je sens en même temps que j'entends le hurlement les derniers soubresauts du cœur, et la magie de conjuration. Je ne sais plus quel nom les orcs donnent à cet instant. Les dernières secondes de vie, celles que chaque guerrier espère, où le corps se sait mourant, mais se surpasse quand même, se bat de toutes ses forces pour survivre. Celles que connait aussi l'agonisant victime d'une longue maladie ou d'une blessure fatale. C'est cet instant, cette dernière force de vie, que la créature a capturé, et je retrousse les lèvres, dégoutée. A l'entente des voix, je me fige. Ce n'est pas un sanglot d'adulte, ça.

Je repère rapidement, dans un coin, la cage et ses prisonniers Aslfur est encore à peu près indemne, si ce n'est un hématome lui mangeant la moitié du visage. Et recroquevillée contre lui, le poing dans la bouche, la petite apprentie du mage Falion. Et là, éliminer le prince daedra n'est plus la priorité du tout. Là, la priorité c'est d'abord mettre l'enfant en sécurité. Toujours. Les enfants doivent être protégés, c'est la Règle.

Par signe, j'indique au mercenaire le balcon. je mime un trait à quelques centimètre du sol, sourcils levés. Puis j'indique le daedroth, montre sur moi-même l'emplacement de sa queue et un mouvement de tranchant pour lui signaler le point faible de la bête. Et, me rapprochant de la cage, je jette deux sorts sur le balcon, dans le dos du daedroth. D'abord un sort de silence. Les sorts d'illusion d'un vampire sont amplifiés, la nuit, et je maitrise depuis longtemps l'art de lancer des sorts sans être repérée. Le second sort fait apparaitre, sur le balcon et dans la bulle de silence un ragnard à l'aspect spectral. Pas du tout un sort d'attaque, mes familiers sont plus souvent invoqués pour enseigner les bases de la chasse aux gosses. Mais un appât, sitôt qu'il sortira de sa bulle de silence. Sitôt que Khelan sera en place. Sitôt que je serais assez près de la cage pour profiter de l'occasion pour l'ouvrir... En me voyant approcher Agni a eu un hoquet. Heureusement qu'Asflur est encore assez conscient pour la faire taire, parce que je ne peux pas surveiller la cage, mon familier, Khelan, le daedroth, me tenir prête à frapper si le piège ne suffit pas... Je suis surnaturelle, mais pas non plus omnipotente hein.

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Ft. Effilys

Patient, peut-être un peu trop face à la mort qui s'exprime dans ces lumières violettes, je me cache derrière un pilier et laisse les ombres me libérer afin que Effie puisse me voir. Aussitôt, elle me transmet de quelques signes des informations vitales que je n'avais pas. Je parviens à traduire la plupart des choses, de quoi comprendre l'essentiel. L'attirer vers le balcon. La queue est un appendice sensible. Sauver les otages. Aussitôt le message transmit, j'aperçois Effie diriger son attention vers le balcon et suit son regard. D'abord, je ne vois rien. Puis il y a ce gros ragnard spectral qui apparait, bleuté et luisant. Diversion. Effie se déplace et je replonge dans les ombres afin de m'avancer plus proche de l'autel sacrificiel.

À mesure que la distance se réduit, la créature parait plus grande et imposante encore. Son odeur à la fois humide et de viande rassie bloque presque mes narines dans une crispation de défense. La créature aura le temps de me voir attaquer s'il ne me tourne pas le dos, aussi, j'attends un instant. Quelques secondes qui paraissent durer une éternité, avant que le ragnard n'entre dans son champ de vision. Une entité capable de rituels de ce genre m'apparait comme quelque chose d'intelligent, aussi je ne m'attends pas à des miracles. Juste une seconde d'inattention. La bête pivote. Je contourne la table, dégaine dans un silence meurtrier. Elle expulse une bouffée d'air chaud de son gros nez. Je tranche sa queue dans une éclaboussure de sang et le son du métal qui coupe l'épaisse peau et la chair sombre.

Aussitôt, les ombres m'abandonnent et un hurlement de douleur franchit le seuil acéré de la mâchoire du deadra. J'ai tout juste le temps de bloquer une inspiration que le revers de son énorme bras me percute en plein torse. La douleur n'est rien comparé au souffle qui me projette en arrière, et au choc contre le pilier qui m'abritait quelques minutes plus tôt. Vertige. Désorientation. Pas le temps de me remettre, l'énorme silhouette reptilienne se rapproche. Son ombre comme un démon. Je pousse sur mes pieds et glisse sur le côté dans un lourd frottement. Ses griffes creusent une tranchée dans le pilier et une épaisse poussière blanche se soulève dans un nuage. La démarche de la bête est étrange, saccadée. Sa queue manquante, je réalise qu'elle perd son équilibre et peine à se déplacer aussi naturellement qu'elle le voudrait. Bien, voilà qui est en mon avantage.

Profitant de cette opportunité, je repousse le vertige tant bien que mal, me hisse sur mes jambes et saisis deux couteaux de lancer. Ils auraient transpercé ses yeux s'il n'avait pas tourné la tête au dernier moment. Au lieu de ça, l'un d'eux s'est enfoncé dans l'un des orifices qui lui sert d'oreille. L'autre a rayé une fente sur le dessus de sa grande gueule, avant d'aller glisser par terre dans un son métallique. Le Deadra gueule à nouveau mais je le contourne déjà. Son énorme bras me barre le chemin et je pivote sur moi-même tout en me baissant pour l'éviter avec une agilité sans pareille, de quoi ne jamais cesser de courir vers ma destination. Le balcon. - Hey! Par ici! - Un assassin qui attire sa cible à lui dans une provocation désespérée, voilà qui ne fait aucun sens. Sauf quand le trépas se trouve juste là, dans son dos. La créature vient dans ma direction. Un peu de sang coule de ma lèvre et une barre de douleur épouse mon torse, mais je tiens bon. Aucune magie en ma possession ne peut m'aider. Azura bourdonne au creux de mon crâne, mais même elle ne peut mener mes combats à ma place. Je n'ai que mon expérience et mes épées, à cet instant. Le forcer à basculer par dessus le balcon mènerait à sa fin, pour sûr. Encore faut-il que j'évite de basculer avec lui.

Khelan At-Azan Progéniture d'une Rougegarde exilée et d'un paysan Nordique, il est devenu orphelin à 16 ans et a été recueilli par la Confrérie Noire. Trahit, emprisonné et désormais en fuite, il rend des services ci et là à travers Bordeciel et vit essentiellement sur la route.

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Ft. Khelan

J'aurais du m'y attendre, tout soldat (enfin ceux assez gradés pour en savoir plus que "allez là, tapez!") le sait : un plan ne survit jamais au premier contact avec l'ennemi. Alors un plan échangé par signes avec un collaborateur dont je ne connais pas les capacités et qui ne connait pas toutes les miennes? Ben c'est déjà merveilleux qu'il aie survécu jusqu'au contact avec l'ennemi... Je n'ai pas le temps de demander à Scritch de provoquer le daedra, pour être sure qu'il aille vers l'invocation, que Khelan a déjà agit. Le coup est précis, parfaitement efficace... Mais trop tôt. Je n'ai pas le temps d'intervenir avant le coup qui envoie bouler le mercenaire. Et tandis que je fonce vers l'ouverture donnant sur le balcon, mon invocation s'élance sur le daedra en criant comme un ragnard en colère.

Du ragnard Scritch a l'apparence et la force physique. En moins puant, et sa morsure ne transmet pas d'infections débilitantes, c'est bien pour ça que c'est un très bon entrainement pour mes neveux et nièces de le chasser. Cependant, c'est une invocation, que j'utilise très souvent, et en temps que tel, il n'est pas besoin que j'y pense pour qu'elle agisse comme je le souhaite. D'un bond le ragnard saute sur le moignon de queue du daedroth, y plantant les dents. Tout comme Khelan quelques secondes plus tôt, il est repoussé d'un violent coup de griffe, et se délite aussitôt, mais ce sont quelques secondes qui permettent à l'épéiste de se reprendre et de lancer ses couteaux.

Et moi pendant ce temps? Je tords la vérité, conjurant une corde solide que j'arrime à une pierre. Je laisse passer Khelan, et tend la corde sur le chemin du daedroth, lançant sur le monstre un sort d'une lueur rougeoyante. Je sais, les sorts d'illusions sur les daedras, ça marche pas terribles. Pour ça que j'ai lancé le plus puissant de mes sorts de colère, comptant sur la douleur pour diminuer ses résistances. Et avec la provocation de Khelan, l'ignoble saurien se précipite effectivement sur lui, m'ignorant royalement, et se prenant les pieds dans la corde. Bon, et heureusement que je ne suis pas humaine, parce que sinon, j'aurais volé avec. Toujours est il que la bestiole, déjà pataude à cause de sa queue manquante est déséquilibrée, et qu'il ne lui faut pas grand chose pour qu'elle tombe effectivement du balcon.

Tu crois qu'elle est morte?

Dans le doute, je charge au hasard 2 billes de ma poche spéciale, et les lance sur la bestiole à terre. La première éclate et s'embrase, tandis que la seconde délivre une salve d'éclair. Bon, faudra que je dise à mon neveu Madras que c'est pas une mauvaise idée ses billes d'argiles contenant des sels élémentaires, mais vu le prix des composants, je me serai attendue à un poil plus impressionnant... Et seulement après ça je me tourne vers Khelan, l'examinant rapidement. Non, parce que ce serait con de vérifier qu'il va bien et d'être surpris par la bestiole, surtout qu'un lézard ça grimpe aux murs.

T'es sur que t'es pas un Sagmoirhan, toi? Ou tous les Alikirs sont aussi téméraires?

Mes yeux (ils sont redevenus rouges d'ailleurs, la potion qui me donne l'air humaine s'est dissipée durant notre exploration) sont plus sérieux que ma voix, évaluant le guerrier, les soins à y faire. En théorie, rien qu'une potion ne puisse soigner. On ferait bien de renvoyer ces deux là en ville, tu ne crois pas? Les éloigner du danger, en tout cas, parce que je ne suis pas sure que ce daedroth soit la créature évadée du livre.

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